Partie 3 – Etude SYSCOMYO : MYO comme Myoélectrique…

6 mai 2022

Comment fonctionne une prothèse myoéléctrique ?

Une prothèse myoélectrique détecte, par le biais d’électrodes au contact de la peau, des contractions volontaires au niveau du moignon. Ces dernières sont transformées en signaux électriques qui seront amplifiés et interprétés par le moteur de l’effecteur* pour créer le mouvement. 

Plusieurs types de prothèses myoélectriques existent ;  une seule est remboursée à la Liste des Produits et des Prestations remboursables (LPPR) par l’Assurance Maladie. Elle comprend :

  • une emboiture, où sont placées les deux électrodes ;
  • un fût externe, esthétique, qui va englober l’emboiture, les câbles, et les batteries ;
  • un poignet mécanique ou myoélectrique ; (qui va permettre de fixer)
  • un effecteur terminal motorisé, qui peut être une main ou un outil, et qui répondra aux besoins fonctionnels et esthétiques du patient en fonction de son projet de vie. 

Comment permettre l’adaptation à la prothèse myoéléctrique inscrite à la LPPR?

La rééducation en ergothérapie a pour objectif de trouver et rendre endurant deux points moteurs antagonistes qui vont correspondre à l’emplacement des électrodes. Cela passe par un travail avec une main sur socle et divers logiciels de réglages en parallèle de la préparation du moignon à l’appareillage (cicatrisation, manchon compressif).

Une fois bien dissociés par le patient, ces signaux lui permettront de contrôler le poignet motorisé et la main.

L’effecteur terminal ou la main pourra être déclenché par plusieurs modes qui sont à acquérir durant la période de rééducation pour optimiser les fonctionnalités de la main (en fonction du modèle). Ainsi, les différentes préhensions pourront être réalisées via une double impulsion, une triple impulsion, une co-contraction ou un maintien ouvert. Le choix des préhensions sera déterminé au cours de la prise en charge ergothérapique et notamment de mises en situations d’activités signifiantes et significatives pour le patient.

Un de ces modes est nécessaire pour passer du poignet à la main dans les cas où un poignet motorisé est installé.

Quelles sont les données recherchées avec l’étude SYSCOMYO ?

La phase A de l’étude SYSCOMYO a permis d’objectiver l’utilisation et le temps d’apprentissage de ce type de prothèse pris en charge à la LPPR. Pour cela, nous avons utilisé :

  • le Box and Block Test, qui côte la dextérité manuelle grossière (déplacements de cubes en 1minute).
  • Le SHAP (Southampton Hand Assessment Procedure), qui évalue la capacité de préhensions d’objets de formes quelconques et lors d’activités usuelles.

Ici, l’effecteur terminal est la main Bebionic (Ottobock). 

Les phases B et C de l’étude étudient les systèmes de commande multi capteurs : ils ne sont pas pris en charge par notre système de santé et la rééducation évoquée ci-dessus n’est plus nécessaire. En effet, le calibrage de ces systèmes se base sur les schémas de contractions perçus sur toute la circonférence du moignon lorsque le patient imagine mobiliser son membre fantôme. C’est en ce sens que le système apprend du patient et non plus l’inverse…

Myoplus, Ottobock
Gen 2, Coapt

L’étude SYSCOMYO permettra de comparer l’intérêt fonctionnel de ces prothèses multicapteurs et la prise en charge rééducative et réadaptative qui en découle par rapport au système usuel à deux électrodes…

*Un effecteur terminal se définit comme tout outil qui est mis en fin de prothèse pour servir à l’usage du patient.